
Les trois hommes condamnés à Oyem Credit:© 2025 D.R./Le Radar
Trois hommes ont été condamnés à de lourdes peines pour l’enlèvement de Rinaldi Abagha Ngoua, disparu en 2020 à l’âge de 5 ans. Si la justice a tranché, l’enfant reste introuvable, et le mystère autour d’un certain “Alejandro” demeure entier.
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Le rideau est tombé sur le procès tant attendu de l’affaire Rinaldi, du nom de ce petit garçon disparu depuis 2020. À l’issue de deux jours d’audience à Oyem, Lewis Arsène Bekui Ebang et Laurent Asseko Ella, alias « Banderas », ont été condamnés à 20 ans de réclusion criminelle et à une amende de 10 millions de francs CFA chacun. Leur complice, Rodrigue Allogo Assoumou, qui a reconnu sa participation, écope de 10 ans de prison et 500 000 francs CFA d’amende.
Les trois hommes ont été reconnus coupables d’enlèvement, de complicité d’enlèvement et de séquestration de Rinaldi Abagha Ngoua, un enfant de 5 ans dont la disparition avait bouleversé l’opinion publique il y a cinq ans. Le procès, qui s’est tenu du 30 au 31 juillet, a captivé l’attention du pays avec près de 24 heures d’audiences sans interruption.
Silence coupable et tension dans la salle
Devant la Cour d’appel judiciaire d’Oyem, les deux principaux accusés sont restés mutiques. Aucun aveu, aucune explication. Ce silence a été vécu comme une gifle par la famille de la victime. « Ils n’ont jamais nié les faits, mais n’ont jamais eu le courage d’en parler non plus », a lâché un avocat de la défense. La mère de Rinaldi, Ida Maïcha Mete Abagha, présente à toutes les audiences, s’est dite « choquée et meurtrie par ce mépris apparent ».
Seul Rodrigue Allogo Assoumou a accepté de s’exprimer. Il a affirmé que l’enfant avait été emmené en Guinée équatoriale, chez un certain « Alejandro », décrit comme un homme influent. Des déclarations confirmées par un témoin, Morelle Avezo’o, impliquée dans une autre procédure connexe.
Un verdict sans réponse
Malgré ces révélations, aucune preuve tangible n’a permis de retrouver la trace de l’enfant. Cinq ans après sa disparition, l’affaire Rinaldi reste entourée d’ombres. Pour sa mère, la justice ne suffit pas : « Je ne veux pas d’argent. Mon fils n’a pas de prix. Je veux juste savoir où il est. » Alors que le dossier semble clos pour l’instant, l’ombre d’« Alejandro » continue de hanter l’affaire.