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Conditions de travail à l’Étoile d’Or Sablière : révélations et réponse officielle


Conditions de travail à l’Étoile d’Or  Sablière : révélations et réponse officielle

Hôtel Étoile d’Or à Libreville Credit:© 2025 D.R./Le Radar

À Libreville, un ancien employé de l’Étoile d’Or de la Sablière dénonce des conditions de travail précaires : contrats courts, droits limités, pressions internes. Interpellée, la direction affirme avoir lancé un vaste chantier de réformes pour améliorer la situation.

Un employé du groupe hôtelier Étoile d’Or, basé sur le site de la Sablière, a tiré la sonnette d’alarme en dénonçant les conditions de travail au sein de l’établissement. Ayant requis l’anonymat, il s’est confié à notre rédaction le mardi 29 juillet :
« J’ai travaillé à l’Étoile d’Or du 26 mars 2024 au 26 juillet 2025. Contrairement à d’autres établissements comme le Radisson, nous ne bénéficions d’aucune assurance maladie ni de transport », a-t-il déclaré.
Et d’ajouter :
« Il est très facile d’être renvoyé pour un rien, mais rare d’être remercié pour un travail bien fait. Nos contrats sont de deux mois, renouvelables, parfois pendant deux ans. Une fois en congé, si la direction souhaite vous rappeler, elle le fait. Sinon, vous êtes simplement remplacé, sans aucun motif. »

Selon cet employé dont le contrat n’a pas été renouvelé, cette situation serait généralisée dans les autres établissements du groupe Étoile d’Or à Libreville, notamment ceux de London, Sablière et Louis :
« Certains agents cumulent plus de dix ans de service et sont toujours sous contrat à durée déterminée (CDD). Dès qu’ils essaient de discuter avec la direction de leur situation, ils deviennent des cibles. »
Il poursuit :
«  Quand nous évoquons ces sujets, nous sommes visés. Et à l’expiration des contrats, ils ne sont tout simplement pas renouvelés. »

À l’Étoile d’Or de la Sablière, les conditions de travail seraient particulièrement strictes. Les employés, selon ses dires, n’ont pas le droit d’utiliser leur téléphone, même en l’absence de clients. En cas d’urgence, cela les empêche de réagir rapidement. Ils n’ont non plus le droit d’accepter de cadeaux en nature de la part des clients.
Concernant les heures supplémentaires, elles ne sont pas systématiquement rémunérées :
« Les heures supplémentaires ne sont parfois pas payées. Ils préfèrent qu’on les récupère en jours de repos ou en arrivant un peu plus tard », explique-t-il.
« Et l’une des personnes qui nous met vraiment en difficulté, c’est notre manager de la réception et de l’hébergement », a-t-il conclu.

Réponse de la direction

Pour garantir un traitement équilibré de l’information, notre rédaction s’est rapprochée, ce jeudi 31 juillet, de la direction générale du Groupe Étoile d’Or de la Sablière. Voici ce qu’il en ressort :
« La nouvelle équipe en place depuis janvier a lancé un plan d’amélioration qui s’étendra jusqu’à la fin de l’année », a déclaré le DRH Eric Ondo.
Parmi les mesures évoquées :

• Réévaluation des salaires : notamment pour les réceptionnistes, dont les salaires sont passés de 200 000 à 300 000 francs CFA.

• Mise en place d’un programme d’onboarding pour faciliter l’intégration des nouveaux employés

• Enquête de satisfaction menée auprès du personnel, avec partage des résultats lors de la soirée annuelle de l’entreprise en avril, et promesse d’amélioration continue

• Lancement d’un programme d’évaluation du personnel, visant le développement des compétences et les promotions internes.
• Formation SST (Santé et Sécurité au Travail) pour les managers et les réceptionnistes seniors.
En parallèle, des avantages sociaux ont été instaurés :
• Bons de caisse de 20 000 francs CFA pour les besoins urgents du personnel.
• Panier repas mensuel de 24 000 francs CFA, équivalent à 1 000 francs par jour travaillé.
• Prêts à taux zéro pour accompagner les projets personnels des employés.
• Mise en place d’un programme d’accompagnement social en cas de situations personnelles graves (incendie, destruction de domicile, décès, etc.).
« Nous avons soutenu un collaborateur victime d’un incendie ayant tout perdu, ainsi qu’un autre dont la maison a été détruite par des travaux », a précisé le DRH.
Concernant les frustrations exprimées par certains employés :
« Nous dialoguons avec eux et faisons le maximum pour avancer. Le chantier est énorme, mais pas impossible. Parmi les pistes envisagées : un 13e mois, une couverture santé, un bus de transport... », a-t-il affirmé.
Avant de conclure :
«  Je ne tolérerai jamais que le personnel subisse une forme de harcèlement de la part d’un manager. Si tel est le cas, des mesures seront prises. L’évaluation du personnel me permettra justement d’identifier ces problèmes et d’y apporter des solutions. »

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