
Une bandérole des agents en grève Credit:© 2025 D.R./Le Radar
Alors que le climat social se dégrade au ministère des Eaux et Forêts, les agents syndiqués du Synapef ont lancé un mouvement de grève ce 4 août à Libreville. Entre conditions de travail précaires, primes impayées et silence de la tutelle, ils réclament un véritable dialogue.
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L’atmosphère est tendue au ministère des Eaux et Forêts. Depuis ce lundi 4 août, les agents affiliés au Syndicat national des professionnels des Eaux et Forêts (Synapef) ont entamé un mouvement de grève pour dénoncer des conditions de travail jugées « indignes » et l’absence de dialogue avec leur hiérarchie.
Un incident qui met le feu aux poudres
La colère a explosé après l’interpellation du président du Synapef, Unsele Bithegue, conduit au poste de contrôle du ministère à la suite d’un échange houleux avec des responsables.
« Le président a été retenu pendant un long moment. Il a fallu hausser le ton pour qu’il soit relâché. Ce n’est pas normal », a réagi Orelien Bouka, secrétaire général par intérim du syndicat.
Des revendications restées lettre morte
Les grévistes dénoncent un refus systématique de la direction d’ouvrir un dialogue social, malgré la remise d’un cahier de charges détaillé.
« On a tout formalisé, mais personne ne veut nous écouter. Les responsables évitent tout contact », déplore Bouka.
Parmi les doléances des agents figurent :
• Le manque de matériel didactique ;
• Des infrastructures vétustes ;
• Des latrines en mauvais état ;
• L’absence de véhicules de service (les deux bus affectés sont hors d’usage) ;
• Des retards de paiement sur cinq trimestres de primes.
Une tutelle silencieuse
Au-delà des problèmes matériels, c’est surtout le silence de la tutelle qui alimente la frustration.
« Elle ne dit rien. Elle ne veut pas nous recevoir », martèle le SG par intérim, visiblement exaspéré.
Une marche prévue vers la Primature
Une assemblée générale est prévue ce mercredi 6 août, suivie d’une marche en direction de la Primature. Les agents espèrent enfin se faire entendre au plus haut niveau.
Au moment de notre arrivée, en fin de matinée, au ministère des Eaux et Forêts, nous avons assisté au départ du ministre, sous les slogans des agents. Une banderole rouge sur laquelle on pouvait lire en lettres noires : « Ministère des EF cherche Ministre », résumait leur amertume.