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Fautes de moyens, Ibogazik contraint de fermer ses portes après neuf ans


Fautes de moyens, Ibogazik contraint de fermer ses portes après neuf ans

L’affiche d’annonce d’Ibogazik publiée sur le compte Facebook de la structure Credit:© 2025 D.R./Le Radar

Après neuf ans de lutte pour faire briller les talents gabonais, Ibogazik tire sa révérence. Derrière cette fermeture, c’est tout un écosystème culturel fragilisé qui interpelle sur l’urgence d’un soutien concret aux acteurs culturels dans le pays.

Coup dur pour le paysage culturel gabonais : après neuf ans d’activités, Ibogazik, l’une des structures pionnières dans la promotion de la musique et de la culture gabonaise, annonce sa fermeture pour des raisons économiques.
« Ibogazik est une association. Après neuf années, nous ne pouvons plus continuer à faire fonctionner la structure avec nos propres moyens. Nous n’avons jamais bénéficié de bourses de mobilité pour nos activités à l’intérieur du pays et à l’international, donc ce n’est plus supportable », explique Jean-Pierre Moundjalou, co-fondateur.

En cause, des difficultés financières persistantes qui ont eu raison de l’engagement des fondateurs, malgré leur volonté de poursuivre leurs actions en faveur de la culture locale. Moundjalou en appelle désormais aux autorités pour soutenir les initiatives culturelles visant la promotion et la valorisation de la culture gabonaise.

« Il faut un signal fort de la part du ministère de la Culture envers les associations qui œuvrent au quotidien pour le rayonnement culturel de notre pays », insiste-t-il.

Malgré cette fermeture, l’équipe ne baisse pas les bras et entend continuer à travers d’autres structures qui ont permis à Ibogazik d’exister toutes ces années.
Depuis sa création, Ibogazik a joué un rôle clé dans la révélation de jeunes talents et la mise en lumière des artistes locaux, notamment grâce aux café-concerts organisés à l’Institut français. La structure a contribué, pendant près d’une décennie, à faire rayonner la scène musicale gabonaise bien au-delà des frontières nationales.

« L’aventure prend fin, mais le combat continue », résume le co-fondateur, conscient que cette fermeture n’est pas un cas isolé dans le secteur culturel.

Dans un éditorial, Nzila Webzine déplore cette disparition, la qualifiant d’« échec collectif révélateur d’un manque de considération pour les créateurs et entrepreneurs culturels », avant de conclure :
« Le temps est venu de passer des paroles aux actes pour préserver et valoriser notre patrimoine artistique. »