Huit villages attaquent l’Association Miboane pour exploitation illégale de forêt communautaire

Une vue de la rencontre du 9 août Credit:© 2025 D.R./Le Radar
Huit villages du département du Komo-Kango portent plainte contre l’Association Miboane, qu’ils accusent d’exploiter illégalement une forêt communautaire malgré une suspension administrative. Entre accusations de détournement, conflits d’intérêts et tensions vieilles de six ans, le dossier prend une tournure judiciaire.
Le ton monte dans le département du Komo-Kango (Estuaire), Huit villages ont déposé plainte, le 4 août, contre l’Association Miboane, qu’ils accusent d’exploiter illégalement une forêt communautaire malgré l’opposition des populations et une suspension administrative.
Le collectif, composé de Ndouagneng 1 et 2, Evinayong, Mvong-Menzel, Messé, Sogacel Forêt, Efoua Avebe et Abanga, reproche à la direction de Miboane, M. Obiang Nze Gaëtan, M. Nzoghe Ekomi Alain Christian et Mme Nse Ndong Albertine, trois faits principaux : exploitation forestière illégale, détournement de biens et usurpation de droits collectifs.
Suspension ignorée
Selon les plaignants, la suspension provisoire ordonnée par le ministère des Eaux et Forêts, en présence du directeur général adjoint M. Ngabou et de la directrice des forêts communautaires Mme Ada Ndoutoume Eléonore, n’a pas été respectée. Des camions grumiers, chargés de billes d’okoumé et d’autres essences, auraient continué de sortir de la zone de Mvong-Menzel.
Interrogé, M. Obiang Nze Gaëtan dément et soutient que l’exploitation serait menée par la Direction générale des forêts pour des raisons administratives.
Un conflit ancien
L’affaire ne date pas d’hier. Les tensions remontent à 2019 et ont résisté à plusieurs réunions de médiation organisées cette année. Les communautés dénoncent une marginalisation dans les prises de décision et pointent un conflit d’intérêts au sein du bureau exécutif, où le secrétaire général est le compagnon de la trésorière, elle-même cheffe d’un des villages concernés.
Vers des sanctions ?
Lors d’une rencontre le 9 août, la possibilité d’arrestations a été évoquée et le processus légal de saisie et de vente du bois rappelé. L’Association Miboane affirme que son ancien bureau est dissous et qu’une nouvelle élection, intégrant les huit villages, est prévue.
Les plaignants réclament des sanctions exemplaires, un encadrement renforcé des forêts communautaires et une gestion transparente des ressources naturelles.