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Le PSE dénonce l’arrestation « illégale » du sénateur Pascal Ogowè Siffon


Le PSE dénonce l’arrestation « illégale » du sénateur Pascal Ogowè Siffon

Francis Hubert Aubame, le président du PSE Credit:© 2025 D.R./Le Radar

Le Parti Souverainistes-Écologistes (PSE) a vivement dénoncé l’arrestation et l’incarcération du sénateur Pascal Ogowè Siffon, ancien ministre du Tourisme, qu’il qualifie d’« illégale » et contraire aux principes constitutionnels.

Dans une tribune publiée ce samedi 27 décembre sur la page Facebook officielle du parti, le président du PSE, Francis Hubert Aubame, s’est exprimé sur ce qu’il considère comme une grave entorse à l’État de droit.

Selon lui, « le jeudi 25 décembre 2025 restera dans les annales comme le jour où la justice gabonaise a bafoué l’un des principes les plus sacrés de la démocratie : l’immunité parlementaire » .

Le responsable politique estime que l’incarcération du sénateur Ogowè Siffon à la prison centrale de Libreville constitue un précédent dangereux, dont les conséquences dépassent le cas individuel de l’élu concerné.

Tout en précisant qu’il ne se positionne ni en enquêteur ni en juge, Francis Hubert Aubame affirme que son propos n’est pas de disculper ou d’incriminer le sénateur, membre du parti au pouvoir auquel il se dit politiquement opposé, mais de dénoncer une violation manifeste de la Constitution.

Une chronologie jugée accablante

Selon le PSE, les faits sont clairs. Proclamé sénateur élu le 2 décembre 2025, Pascal Ogowè Siffon a été incarcéré vingt-trois jours plus tard, le jour de Noël, à l’issue d’une audition de près de vingt heures au palais de justice de Libreville, précédée de plusieurs jours d’interrogatoires menés par la Direction générale de la contre-ingérence et de la sécurité militaire.

Le parti souligne qu’aucune procédure de levée de l’immunité parlementaire n’a été engagée devant le Sénat, aucun débat parlementaire organisé et aucune délibération tenue.

Pour le PSE, le pouvoir exécutif, par l’intermédiaire de l’appareil judiciaire, se serait ainsi arrogé le droit de neutraliser un parlementaire élu.
« Il ne s’agit pas d’une simple irrégularité procédurale, mais d’une voie de fait » , affirme Francis Hubert Aubame, évoquant un acte manifestement illégal portant atteinte aux prérogatives d’un pouvoir constitutionnel.

L’immunité parlementaire au cœur du débat

Dans sa tribune, le président du PSE s’appuie sur l’article 77 de la Constitution gabonaise du 19 décembre 2024, qui consacre le principe de l’immunité parlementaire. Il rappelle que celle-ci couvre à la fois l’irresponsabilité parlementaire pour les opinions et votes émis dans l’exercice des fonctions, ainsi que l’inviolabilité, qui interdit toute arrestation ou poursuite sans levée préalable de l’immunité, sauf en cas de flagrant délit ou de condamnation définitive.

L’article précise également que la levée de l’immunité ne peut intervenir qu’à l’issue d’un vote à la majorité des deux tiers des membres de la Chambre concernée. Une exigence qui, selon le PSE, traduit la volonté du constituant de protéger les parlementaires contre toute arrestation arbitraire à motivation politique.

Enfin, le parti souligne que la Constitution prévoit la suspension automatique des poursuites ou de la détention d’un parlementaire jusqu’à la fin de son mandat, en l’absence de levée de l’immunité.

Pour le PSE, l’arrestation du sénateur Ogowè Siffon soulève ainsi une question fondamentale, celle du respect des garanties constitutionnelles et de l’équilibre des pouvoirs au Gabon.

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