Le journaliste Hanck Mokambault Credit:© 2025 D.R./Le Radar
Le monde a commémoré, le 2 novembre 2025, la Journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre les journalistes. À cette occasion, António Guterres, Secrétaire général des Nations unies, a lancé un appel à la protection des journalistes, afin qu’ils puissent exercer leur métier librement et en toute sécurité, partout dans le monde.
Il a également mis en garde contre les dangers croissants auxquels ces professionnels sont confrontés dans leur quête de la vérité : agressions verbales, intimidations judiciaires, attaques physiques, emprisonnement, voire torture.
« Unissons-nous pour défendre la liberté de la presse, exiger des comptes et faire en sorte que celles et ceux qui disent la vérité aux pouvoirs en place puissent le faire sans crainte » ,
a déclaré António Guterres sur ses réseaux sociaux ce jour.
Au Gabon, la liberté de la presse toujours sous tension
Au Gabon, la question reste d’actualité, notamment avec l’interpellation, il y a environ deux semaines, du journaliste et directeur de publication Harold Leckat.
Dans la même foulée, Hanck Mokambault, correspondant Europe de plusieurs médias gabonais, a annoncé avoir été convoqué devant la justice belge le jeudi 30 octobre
Une urgence qu’il a lui-même signalée à notre rédaction à travers un message :
« Après le feuilleton Harold Leckat et la justice gabonaise, c’est désormais au tour d’un autre confrère, correspondant Europe de plusieurs médias gabonais, de répondre devant la justice belge la semaine prochaine »,
a-t-il confié.
Une affaire de diffamation qui cache peut-être d’autres enjeux
Selon les informations recueillies, Hanck Mokambault sera entendu pour diffamation et fausses accusations, après avoir dénoncé une « mascarade » autour de l’élection du bureau du Conseil des Gabonais du Benelux (CGB).
L’affaire impliquerait certains compatriotes accusés d’avoir, pendant près d’une décennie, agi au nom d’une association fictive, au détriment de la communauté gabonaise.
Cette dénonciation aurait conduit le nouvel ambassadeur du Gabon près le Benelux à annuler les résultats du scrutin et à mettre en place un comité ad hoc chargé de revoir les textes et les modalités d’élection, à l’instar des structures similaires en France et au Sénégal.
D’après certaines sources proches du dossier, les véritables motivations de cette procédure judiciaire pourraient toutefois être d’ordre financier.
Il s’agirait d’une dette contractée avant et pendant la campagne présidentielle par des représentants consulaires proches de l’actuelle UDB, dans le cadre d’un contrat de prestation médiatique passé avec le journaliste, mais jamais honoré.
Un climat tendu au sein de la diaspora gabonaise
Face à la colère grandissante de la communauté gabonaise du Benelux, les plaignants auraient promis de retirer leurs plaintes, selon nos sources diplomatiques.
Pour l’heure, Hanck Mokambault se dit serein, en attendant le dénouement de cette affaire, qui pourrait bien ouvrir la boîte de Pandore dans les prochains jours.
Affaire à suivre…