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Lutte contre la corruption : l’IA en Albanie, une loi au Sénégal… et au Gabon ?


Lutte contre la corruption : l’IA en Albanie, une loi au Sénégal… et au Gabon ?

Une image pour illustrer le phénomène de corruption Credit:© 2025 D.R./Le Radar

En Albanie, le Premier ministre Edi Rama a innové en confiant à une ministre virtuelle, générée par intelligence artificielle, la mission d’éradiquer la corruption dans l’attribution des marchés publics. Pendant ce temps, au Gabon, les nouvelles technologies sont perçues comme des outils de surveillance, alors qu’au Sénégal, une loi pionnière vient protéger les lanceurs d’alerte.

La lutte contre la corruption prend une tournure inédite en Albanie. Pour moraliser l’attribution des marchés publics, le Premier ministre Edi Rama a nommé une ministre… virtuelle. Baptisée Diella, cette fonctionnaire générée par intelligence artificielle, déjà familière des 2, 751 millions (2024) d’Albanais, guide depuis janvier les citoyens dans 95 % de leurs démarches administratives dématérialisées (état civil, documents divers).

Selon Ouest-France, Diella se distingue par sa rapidité : 37 000 documents délivrés depuis sa mise en service. Plus encore, elle aurait la capacité de sélectionner les meilleurs appels d’offres, sans céder aux tentations de la corruption, un fléau qui mine ce pays. Une première mondiale.

Au Gabon, la perception est tout autre. Les nouvelles technologies sont vues par de nombreux observateurs comme des outils de surveillance et d’espionnage des citoyens, plutôt que comme des instruments de transparence et de gouvernance. Pendant ce temps, la corruption continue de prospérer, notamment à travers des marchés publics conclus de gré à gré, parfois à coups de centaines de milliards de francs CFA, sans appels d’offres.

De son côté, le Sénégal a choisi une autre voie. L’Assemblée nationale a adopté une loi instaurant un cadre légal pour protéger les lanceurs d’alerte dans les affaires de corruption et de crimes économiques. Le texte accorde plusieurs garanties : protection contre les représailles (licenciement, harcèlement, rétrogradation), droit à l’anonymat (sauf consentement), immunité pénale pour les signalements de bonne foi, et même une récompense financière pouvant atteindre 10 % des montants récupérés, rapporte l’Agence Ecofin.

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