
Logo du PDG Credit:© 2025 D.R./Le Radar
Le Parti démocratique gabonais (PDG), pilier historique du régime Bongo, traverse une crise sans précédent. À Brazzaville, Denis Sassou-Nguesso tente de sauver le parti en misant sur son petit-fils, Omar Denis Junior Bongo, pour réconcilier les clans rivaux et préserver l’héritage politique familial.
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L’avenir du Parti démocratique gabonais (PDG), pilier historique du pouvoir au Gabon, se joue désormais en coulisse entre Brazzaville et Londre.
Selon des informations rapportées par Africa Intelligence, le président congolais Denis Sassou-Nguesso a récemment convoqué à Brazzaville une réunion de réconciliation entre les deux factions qui s’affrontent pour le contrôle du PDG (Parti démocratique gabonais). Fondé en 1968 par Omar Bongo, ce parti a régné de manière hégémonique sur la vie politique du Gabon jusqu’en 2023, suite au coup d’État qui a renversé Ali Bongo Ondimba qui avait succédé à son père en 2009.
Deux clans pour un parti
Le PDG est aujourd’hui scindé en deux.
D’un côté, Angélique Ngoma, ancienne ministre sous les présidences d’Omar et d’Ali Bongo, actuelle secrétaire générale du parti, épaulée par Blaise Louembé Kouya, élu président du parti lors d’un congrès extraordinaire tenu en janvier.
De l’autre, des fidèles d’Ali Bongo, en tête desquels Ali Akbar Onanga Y’Obegue et Francis Nkea Ndzigue, tous deux exclus de la direction du PDG version Louembé, mais qui clament haut et fort que l’ex-chef de l’État demeure le seul « distingué camarade président » légitime.
Ils dénoncent un « putsch interne » et refusent de reconnaître la nouvelle direction qu’ils qualifient d’illégale.
La main de Sassou-Nguesso et le retour d’Omar Denis Junior
La réunion organisée à Mpila, dans la résidence privée de Denis Sassou-Nguesso à Brazzaville, avait pour objectif de rapprocher les positions. Le président congolais souhaiterait, d’après certains observateurs, garantir la survie politique de l’héritage Bongo au sein du PDG. À ses côtés, son petit-fils et conseiller, Omar Denis Junior Bongo, fils d’Omar Bongo, apparaît de plus en plus comme le dauphin désigné.
Selon plusieurs sources, Ali Bongo, désormais installé à Londre, aurait donné son accord à une transition en faveur de son frère cadet. Depuis plusieurs semaines, celui-ci mène discrètement une campagne de rapprochement entre membres de la famille Bongo, notamment avec son demi-frère Christian Bongo, également présent lors de la réunion de Brazzaville.
Trahison ou recomposition ?
La figure d’Angélique Ngoma cristallise les tensions. Considérée comme une proche d’Ali Bongo, l’ex-ministre de la Défense est aujourd’hui accusée par l’ancien président d’avoir « retourné sa veste ». Dans son entourage, la trahison est vécue comme un coup de poignard. « Ali Bongo ne s’attendait pas à ce qu’elle prenne ses distances après tout ce qu’il a fait pour elle », confie un proche. « C’est une profonde déception. »
Justice et bras de fer légal
Parallèlement à la crise politique, un volet judiciaire s’est ouverte. Ali Akbar Onanga Y’Obegue, qui a été nommé secrétaire du PDG par « le distingué camarade président » Ali Bongo, est poursuivi par la direction actuelle du parti pour usurpation de fonction et atteinte à la légitimité institutionnelle. Toutefois, la procédure est temporairement suspendue. Le juge des référés du tribunal de grande instance de Libreville a accepté l’exception d’inconstitutionnalité soulevée par la défense, renvoyant l’affaire devant la Cour constitutionnelle.
Un parti au bord de l’implosion
Le PDG, longtemps colonne vertébrale du pouvoir gabonais, traverse l’une des plus graves crises de son histoire. Loin d’être une simple querelle de leadership, le conflit actuel soulève des enjeux de transmission politique, de fidélité, et de légitimité historique. Reste à savoir si le parti retrouvera un minimum d’unité… ou s’il entrera dans une nouvelle ère sous la houlette d’Omar Denis Junior.