
Collage Credit:© 2025 D.R./Le Radar
Annoncé comme le symbole d’un nouveau départ politique, l’UDB, le parti lancé par Brice Oligui Nguema, s’entoure pourtant de visages bien connus de l’ancien régime. Selon les observateurs de la vie politique, ce casting fait douter d’un véritable changement.
Lire aussi
Le lancement officiel, le 5 juillet 2025, de l’Union Démocratique des Bâtisseurs (UDB) par le président Brice Clotaire Oligui Nguema a marqué un tournant dans la recomposition du paysage politique gabonais. Mais au-delà de la symbolique, c’est la composition du bureau directeur de ce nouveau parti qui fait réagir : plusieurs figures de l’ancien régime y occupent des postes clés.
Parmi elles, Frédéric Massavala Maboumba, ancien cadre sous Omar Bongo, ex-porte-parole du Parti Démocratique Gabonais (PDG) et ancien allié de Jean Ping, a été nommé conseiller spécial chargé de la stratégie et de l’idéologie auprès du président fondateur de l’UDB. L’homme, passé dans l’opposition en 2017 avant d’être incarcéré pour incitation à des troubles à l’ordre public, avait été libéré en 2019.
Autre nom marquant : Jean-Pierre Oyiba, ex-directeur de cabinet d’Ali Bongo et chef de la campagne électorale de Brice Oligui Nguema. Il hérite du poste stratégique de directeur de cabinet politique du président fondateur.
Éloi Nzondo, ancien secrétaire général adjoint du PDG, fait lui aussi son retour. En 2023, il avait publiquement demandé pardon au peuple gabonais pour les « échecs » du régime Bongo. Il devient aujourd’hui secrétaire général adjoint de l’UDB, en charge de l’idéologie et de la stratégie.
La présence de ces anciens proches d’Ali Bongo dans la nouvelle structure dirigeante suscite de vives réactions au sein de l’opinion publique. Plusieurs observateurs dénoncent un simple recyclage des élites de l’ancien régime, loin du renouveau politique espéré. D’autres personnalités comme Brice Lacruche Alihanga ou Guy-Bertrand Mapangou sont également évoquées parmi les figures de l’UDB, renforçant ce sentiment de continuité.
Face à ces nominations, une question se pose avec insistance : l’UDB est-elle porteuse d’un réel changement, ou s’agit-il d’une reconduction maquillée du système Bongo ? Si le discours du président Oligui Nguema prône la rupture et la reconstruction, la composition de son premier cercle politique laisse encore planer le doute.