Gabon : élections contestées, le ministère de l’Intérieur sanctionne, la Cour ouvre les recours
Un bureau de vote saccagé, le jour du scrutin Credit:© 2025 D.R./Le Radar
Les législatives et locales du 27 septembre au Gabon continuent de faire débat. Six présidents de commissions électorales locales ont été remplacés par le ministère de l’Intérieur après des irrégularités graves, tandis que la Cour constitutionnelle ouvre la période de recours pour contester les résultats provisoires.
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Entre corrections et tension politique, la crédibilité du scrutin reste au cœur des préoccupations.
Le ministère de l’Intérieur a tranché. Par l’arrêté n°043/MISD signé le lundi 29 septembre, Hermann Immongault a remplacé six présidents de commissions électorales locales, après des irrégularités graves constatées lors des scrutins. Cette décision ouvre la voie à une reprise partielle des opérations de vote, annoncée dès dimanche soir.
Dans la province de l’Estuaire, quatre commissions sont concernées.
À Libreville, Romaine Makouaza, épouse Vendakambano, prend la tête de la commission du 4ᵉ arrondissement, tandis qu’Hervie Pongui est nommée au 5ᵉ arrondissement.
À Owendo, Loretta Pierre Ngoma dirige le 2ᵉ arrondissement et Rosalie Clara Beto B’Essono celui du 1ᵉʳ arrondissement de Ntoum.
Dans le Haut-Ogooué, la commission départementale de Lékoni-Lékori, à Akiéni, est également touchée.
Joris Nza Mambundu a pour mission de restaurer la confiance après un premier tour marqué par de vives contestations.
La Nyanga n’est pas épargnée : à Moabi, dans le département de la Douigny, Guichard Ndong Mebale remplace le président sortant dans un climat déjà tendu, où l’opposition dénonçait des manœuvres de fraude.
Les observateurs de la société civile gabonaise dans leur communication du 28 septembre dernier, ont relevé l’ampleur des dysfonctionnements ayant émaillé le premier tour.
La Cour constitutionnelle, de son côté, doit désormais fixer la date de reprise des votes dans les circonscriptions concernées.
Elle a officiellement ouvert, ce 29 septembre 2025 et jusqu’au 8 octobre prochain, la période de réception des recours en contestation des résultats provisoires du premier tour. Conformément à la loi électorale, tout candidat ou parti estimant que les résultats annoncés dans sa circonscription sont erronés ou entachés d’irrégularités peut saisir la haute juridiction.
L’enregistrement des recours au greffe a débuté le 29 septembre et se poursuivra jusqu’au 8 octobre inclus, une étape cruciale pour la validation définitive des sièges de députés.