
Les membres du gouvernement gabonais lors du séminaire Credit:© 2025 D.R./Le Radar
Alors que le Gabon s’engage dans une profonde réforme de ses institutions, un séminaire national s’est tenu à Libreville les 5 et 6 août 2025. Organisé par le Ministère en charge de la réforme des Institutions avec le soutien de l’IDEA Internationale, l’événement a débouché sur des recommandations clés pour la construction de la Ve République. Mais en toile de fond, des interrogations émergent sur la crédibilité du processus et la posture de certains acteurs politiques.
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Le Ministère de la Réforme et des Relations avec les Institutions, en partenariat avec l’Institut International pour la Démocratie et l’Assistance Électorale (IDEA), a organisé les 5 et 6 août 2025 à Libreville un séminaire national consacré à la réforme institutionnelle. Placée sous le thème « Réforme structurelle et renouveau institutionnel : vers la construction de la Ve République au Gabon », la rencontre a réuni représentants d’institutions, experts, et membres de la société civile.
Pendant deux jours, les participants ont planché sur les leviers nécessaires pour accompagner les réformes en cours. Ce séminaire, visait à formuler des recommandations concrètes et outiller les acteurs institutionnels afin de bâtir une nouvelle République en phase avec les attentes des citoyens et les exigences d’une gouvernance moderne.
En clôture, le ministre François Ndong Obiang a salué l’engagement des parties prenantes :
« Que la responsabilité collective devienne le moteur de notre engagement quotidien », a-t-il déclaré, appelant à une mobilisation durable pour un Gabon plus juste et solidaire.
Nicholas Matutu, Directeur de l’IDEA Internationale a, quant à lui, souligné l’importance de ce séminaire dans le processus de réforme :
« Ce séminaire marque le début d’un processus. IDEA est prête à soutenir le ministère et les autres acteurs en mobilisant son expertise. »
Des inquiétudes autour de la crédibilité de ce processus
En marge des travaux qui viennent de s’achever, des voix critiques se sont élevées. Certains observateurs, exprimant clairement des réserves quant à la crédibilité du ministre en charge de la réforme à conduire un tel processus. En effet, François Ndong Obiang est personnellement impliqué dans un différend politique. Il lui est notamment reproché de se présenter comme président d’un parti politique dont il a été exclu depuis le mois de novembre 2024. Selon des informations abondamment relayées dans les médias ces derniers temps, le membre du gouvernement fait même l’objet de différentes procédures pénales intentées par les dirigeants du parti REAGIR qu’il a présidé jusqu’à sa mise à l’écart en novembre dernier.
Dans un contexte de transition institutionnelle sensible, ce type de controverse soulève des questions sur les fondements démocratiques du chantier engagé. Pour nombre d’analystes, la réussite de la Ve République dépendra aussi de la transparence et de l’exemplarité des acteurs impliqués.