Législatives et locales 2025 : irrégularités et confusion persistent malgré les correctifs

Les listes électorales du 5e arrondissement de Libreville (mairie du 5e) Credit:© 2025 D.R./Le Radar
Malgré les corrections annoncées par le ministère de l’Intérieur, le processus électoral reste entaché d’irrégularités. Des candidatures contestées, des listes biaisées et des soupçons de manipulation alimentent la défiance des acteurs politiques, qui réclament un report du scrutin pour éviter une crise post-électorale.
« Le niveau d’organisation des élections couplées, législatives et locales, laisse à désirer et nous impose à l’évidence de suspendre le processus électoral en cours ». Cette déclaration de Joachim Mbatchi Pambou, président du Forum pour la Défense de la République (FDR), illustre le malaise grandissant au sein de la classe politique, face à une préparation électorale jugée chaotique.
Constatant lui aussi ces défaillances, le chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema, a dû intervenir en rappelant fermement à l’ordre le ministère de l’Intérieur. Mais ce recadrage n’a, pour l’instant, produit aucun effet tangible : le processus reste marqué par des dysfonctionnements inquiétants.
À Bongoville, des candidats ont été injustement écartés malgré des dossiers conformes. Dans d’autres localités, des personnalités apparaissent sur des listes de partis dont ils ne sont pas membres. C’est le cas de Hugues Balekidra à Okondja, présenté sous les couleurs de REAGIR alors qu’il est officiellement candidat de REGARD, formation de l’ancien ministre Mathias Otounga.
Face à ces anomalies, le ministère de l’Intérieur s’est contenté d’accorder un délai supplémentaire de dix jours, à compter du 1er septembre 2025, pour corriger les listes électorales. Une mesure jugée largement insuffisante par l’opposition, qui pointe un problème plus profond.
Plusieurs formations politiques appellent désormais au report du scrutin.
Les leaders de « l’Appel d’Angondjé » et les signataires de la Charte du Rassemblement des Bâtisseurs demandent la suspension pure et simple du processus, dénonçant un jeu électoral « biaisé ».
Ce ne serait pas une première dans l’histoire politique du pays.
En 1996, confronté à des irrégularités similaires, le président Omar Bongo avait décidé de repousser les législatives afin de préserver la stabilité nationale. Une option que certains considèrent aujourd’hui comme la seule issue pour éviter une crise post-électorale aux conséquences imprévisibles.